Une Atsem par classe

A l’heure où les mairies font de plus en plus le choix de réduire le nombre d’ATSEM, en maternelle, école qui accueille des jeunes enfants entre 2 ans et demi et 6 ans, il est temps de porter la voix de nos enfants français. Ils doivent être élevés dans la bienveillance et le respect dû à leur âge tendre. Nous venons d’élire des nouveaux députés, et des lois seront votées. Il est important que se lève un mouvement qui demande, pour nos enfants, une nouvelle loi, sur les ATSEM. Cette loi doit garantir une ATSEM pour chaque classe afin que sur une moyenne de 25 à 30 enfants, une classe puisse bénéficier de deux adultes, un enseignant et une ATSEM. Voici pourquoi j’ai relevé :

5 RAISONS ESSENTIELLES D AVOIR UNE ATSEM PAR CLASSE

1- Un professeur des écoles avec 25 enfants, ne peut pas assurer, entièrement seul, sans ATSEM, toutes ses missions : transmettre aux enfants, les observer, les rassurer tout en les incluant dans un cadre, les protéger tout en les faisant grandir, etc… Ces situations sont antinomiques et nécessitent l’aide de deux adultes minimum.

D’ailleurs, la preuve que la présence des ATSEM est primordiale, c’est qu’il est maintenant cité dans la plupart des chartes des mairies, que les ATSEM assistent l’enseignant dans ses missions éducatives, et même font partie de l’équipe éducative.

2- Les besoins spécifiques du jeune enfant : sécurité, confort, hygiène, doivent être assurés. Nous sommes entrés dans l’ère de la bienveillance et ce mot est inscrit désormais dans les programmes de maternelle.

Sécurité et hygiène : Un jeune enfant entre 2 et 5 ans ne peut pas aller seul aux toilettes, se déplacer dans une école, s’essuyer, se laver les mains, etc.. : autant de situations qui le mettent en danger ou en manque d’hygiène.

Une ATSEM peut accompagner individuellement un enfant. Un professeur sans ATSEM devra faire patienter les enfants, les conduire à heures fixes. Il n’est pas question de mettre ces pratiques sous le couvert de l’éducation. Les enfants de maternelle n’ont pas tous encore les capacités physiologiques d’aller à heures fixes aux toilettes et pour certains enfants, devancer ces capacités physiologiques (forcer l’enfant à faire pipi ou le contraindre à attendre etc…) pourra produire des conséquences psychologiques néfastes (encoprésie, énurésie, troubles anxieux, etc…).

3- Les nouvelles modalités d’évaluation des enfants : les programmes de maternelle 2015 demandent un suivi personnalisé de chaque enfant avec un cahier de suivi des apprentissages. Concrètement, l’enseignant doit établir des grilles d’observation et les remplir au fur et à mesure que l’enfant a une réussite dans un domaine. Il peut prendre en photo la réalisation de l’enfant, ou coller son travail, le faire verbaliser sur sa réussite pour qu’il se l’approprie etc.. Ce système d’observation minutieux et très individualisé prend beaucoup de temps au sein même du temps de classe : on coche des croix sur des grilles, on fait des photos, il y a une verbalisation de l’enfant sur son travail etc… Sans ATSEM, cette façon de faire est quasiment impossible, il faut un deuxième adulte pour surveiller les autres enfants quand l’enseignante prend du temps avec l’un d’eux.

4- Les nouvelles modalités de travail. Depuis les programmes de 2015, on demande aux enseignants de ne plus faire de groupes de travail, de laisser les enfants choisir leurs ateliers ou même de faire du travail individuel différencié. 
Les espaces dans la classe ont changé aussi, ils sont plus libres d’accès. Un tel changement dans les habitudes de classe nécessite la présence d’un deuxième adulte pour aider l’enseignant à réguler les déplacements dans la classe, les interactions entre les enfants et l’aide aux enfants.

 5- Le nombre d’enfants à besoins particuliers augmente. Ces enfants en maternelle sont souvent en cours de dépistage et n’ont pas encore l’aide d’une AVS. Ou alors ils ont des difficultés qui ne rentrent pas dans le champ du handicap, comme les troubles dys (dyspraxie, dysphasie, troubles de l’oralité, gênants dès l’école maternelle), troubles de l’attention, légers troubles de la communication parfois qui seront diagnostiqués comme TSA un peu plus tard, etc…

Il va sans-dire que plus il y a d’enfants à besoins particuliers dans une classe, plus nous avons besoin d’adultes les encadrant. Pendant que la maîtresse prend en charge un de ces enfants, l’ATSEM peut prendre en charge le groupe ou vice-versa. De plus, ces enfants ont besoin d’attention, de repos avec possibilité de s’isoler, de bienveillance.

 En ce début de quinquennat, il est temps de changer la loi. J’entends trop peu de voix, à l’Education nationale, ou dans les associations de parents d’élèves, s’élever contre ce problème qui est primordial. Les enfants ne peuvent se défendre seuls, alors aidons-les !! Partagez ce texte, faisons entendre notre position qui est celle de défendre chaque enfant de l’école publique… Chaque jeune enfant qui a le droit d’avoir une ATSEM présente et disponible dans sa classe, pour qu’il puisse grandir et apprendre en toute sécurité affective. N’oublions pas que la France doit se donner les moyens d’accueillir ses jeunes enfants avec toute la bienveillance possible, dans le respect de leur besoins affectifs et de leur rythme de développement. Il est vraiment temps d’exiger des communes une ATSEM par classe, au moins.