Les tableaux de comportement

Aujourd’hui, je viens de lire sur un forum, un appel d’une maman désespérée qui était angoissée pour son fils de sept ans. Ce petit garçon, différent car enfant précoce, avait dans sa classe un sytème d’échelle de comportement et il le vivait très mal, parlant même de mourir plutôt que d’avoir à le subir. Les parents ne savaient pas comment se positionner par rapport à ce sytème, tantôt feignant l’indifférence, tantôt punissant l’enfant par des fessées qu’il vivait extrêmement mal. La fessée est un autre débat dont j’ai déjà parlé dans mon article « sur le tapis » et je m’y oppose fermement. Aujourd’hui, je veux parler de ces tableaux de comportement.

Beaucoup d’écoles ont adopté ce code couleur, depuis une dizaine d’année, pensant que ce système remplacerait de manière positive les punitions et lignes en tout genre. Fleur de comportement, lions de comportement, feux vert-orange-rouge, météo du comportement etc…

L’idée est que sur une semaine, les enfants sont évalués sur le respect des règles de vie de la classe. Généralement en début de semaine, les enfants sont tous dans le vert puis à chaque incartade, ils changent de couleur, “descendant” progressivement vers le rouge ou pire le noir.

Ceci est visualisé dans la classe par un panneau où chaque enfant voit son prénom affiché sur une des couleurs. Certains professeurs jugent le comportement sur une journée, d’autres sur une semaine. Certains permettent à l’enfant de revenir en arrière (s’il est descendu dans l’orange ou dans les nuages et qu’il passe deux jours tranquilles, il peut retourner dans le vert ou le soleil en fin de semaine) pendant que d’autres refusent absolument tout retour en arrière et l’enfant chute inexorablement de couleur en couleur pendant la semaine.

Je pense que ce système est un effet pervers de la fameuse « bienveillance » de l’Education Nationale. Et oui, vous savez que ce terme est entré dans les derniers programmes, en (mauvaise) réponse aux apports des neurosciences, et dont découle l’éducation positive qui stipule (entre autre) qu’il est néfaste de punir un enfant.

L’Education Nationale interdit actuellement les punitions, les lignes, les privations de récréation, les heures de retenue bien-sûr etc… Pourtant, même s’ils ne sont plus punis, les enfants continuent d’être des enfants, qui ont besoin de règles et de repères pour grandir en toute sécurité éducative et pour s’ELEVER .

Il a fallu alors réfléchir à des systèmes positifs d’évaluation du comportement des enfants, et les pédagogues ont pensé que le tableau de comportement était une bonne solution. J’y ai cru moi-aussi un temps, avant de l’appliquer et d’en voir les conséquences… dont je parlerai tout à l’heure…

Dans l’idéal, le tableau de comportement permet à l’enfant de se responsabiliser : il a son « niveau », affiché tous les jours sous les yeux dans la classe, il doit rendre des comptes toutes les semaines à ses parents et ils voient ensemble sa progression à l’année collée dans le cahier de liaison.

Mais voilà… On est dans l’idéal… Un idéal où les parents (et le professeur…) auraient bien compris que ce code était juste une idée du climat général de leur enfant, juste une incitation à discuter avec lui de manière positive pour savoir pour quelles raisons il n’était pas dans la couleur optimum, et à trouver des solutions ensemble pour qu’il progresse.

Ce tableau ne devrait en aucun cas être : une stigmatisation de l’enfant devant ses camarades (« celui-là, il est toujours dans le rouge), une occasion de le punir (car un enfant ne peut assimiler une punition une semaine après avoir fait un acte répréhensible, sachant qu’en plus un tableau de comportement sanctionne rarement un seul fait mais plusieurs petits bavardages ou attitudes peu scolaires), ni même une occasion de le récompenser (un bon comportement est un comportement attendu, il n’y a pas à le récompenser spécialement, c’est en fait contre-éducatif car l’enfant pense alors qu’il est « anormal » d’être sage).

Pendant quelques années, j’ai pratiqué le tableau de comportement, d’abord parce-que je croyais en son bien-fondé, puis parce que mon inspecteur nous y incitait fortement, ainsi que la psychologue scolaire et les conseillers pédagogiques. Et c’était même devenu une obligation dans chaque classe de mon établissement car c’était inscrit comme action dans le projet d’école. Une action dans le projet d’école doit être évaluée à terme et pour moi, c’est une expérience négative.

1- L EFFICACITE

Ce tableau de comportement, dans mes trois classes où je l’ai pratiqué (deux ce1 puis une grande section) n’a servi à RIEN.

Les élèves sages sont restés sages et les élèves agités sont restés agités.

De plus, il engendrait une inégalité entre élèves agités. Les petits malins, simplement provocateurs, indisciplinés ou mal-élevés (ils existent toujours… un enfant agité n’est pas forcément en souffrance) savaient se tenir tranquilles le jeudi et vendredi pour négocier à remonter dans le vert, tandis que les élèves agités pour des raisons neurologiques (troubles de l’attention, enfants précoces ou dys) n’arrivaient pas à gérer la fin de semaine, pas plus qu’ils n’avaient su gérer le début, et malgré mon indulgence à leur égard, ils finissaient toujours en bas de l’échelle… Si je tentais de les enlever de ce système de tableau, eu égard à leurs différences, ils le vivaient mal et demandaient à le réintégrer, ou c’était leurs parents qui le vivaient mal… comme une discrimination.

Bref, je n’ai vu AUCUNE différence de climat avec mes autres classes sans tableau, ni en bien, ni en mal. Si ce n’est un rapport tendu au quotidien. Donc je peux dire que ces tableaux n’ont fait preuve d’aucune efficacité par rapport à d’autres systèmes.

2- LA GESTION

Ces tableaux de comportement sont extrêmement difficiles à gérer au quotidien car au fond, ils sont très subjectifs.

On sanctionne plus une attitude générale de l’élève qu’une faute grave (celle-ci sera traitée à part). Du coup, cela dépend beaucoup aussi de notre état de fatigue à nous, de notre patience à un moment ou l’autre de la journée… Parfois, cela peut servir de défouloir… Après un chaut organisé, on se voit descendre dans un moment de fureur une dizaine d’étiquettes…

On fait souvent des erreurs d’appréciation aussi, des injustices que les enfants vivent si mal… On se trompe d’enfant qui bavarde ou bien on descend plus rapidement tel enfant que tel autre… Et comme c’est juste un changement de couleur, on pense que ce n’est pas bien grave, mais au fond de lui, l’enfant le vit aussi mal qu’une punition non méritée.

Si on est un professeur « cool », on rectifie les couleurs quand il y a une demande de réparation d’un élève, mais alors les autres enfants entrent dans la brèche, et ce sont des discussions sans fin pour savoir qui est légitime pour telle couleur.

Si on est un professeur « sévère », on n’écoute pas les revendications, mais alors on fait forcément des injustices et parfois c’est avec les parents, encore plus redoutables, qu’il faut négocier et expliquer…

3- LES EFFETS PERVERS

Ha la fin de semaine … Que de souvenirs angoissants pour moi, au fur et à mesure que je prenais conscience du néfaste de ces tableaux, comme surtout pour mes élèves… Ce vendredi, où je devais colorier la couleur correspondant à l’attitude des enfants…

La pression montait dans la classe. Je me souviens d’enfants qui pleuraient en coloriant leurs couleurs, ou d’autres, le regard dur déjà du « cancre » qui s’en fiche.

Il y en a eu aussi qui essayaient de tricher, soit en coloriant une autre couleur, soit en disant qu’ils avaient laissé leur cahiers de liaison à la maison, soit carrément en tentant de changer leurs prénoms de place sur le tableau.

Un système coercitif engendre toutes sortes de mensonges, tricheries et rébellions.

Certains enfants s’en « fichaient » royalement, mais honnêtement, ils étaient très peu …

De plus en plus je les voyais s’identifier à leur couleur. Il faut dire que leurs parents en rajoutaient une couche, c’était pour eux un moyen de surveiller leur enfant de loin mais en réalité ils n’avaient aucune prise sur son comportement, nous en reparlerons à la fin de l’article.

Certains enfants voyaient cela comme une compétition et voulaient surpasser les camarades.

Les plus sages voulaient rester dans le vert toute l’année et étaient réellement très attristés s’il leur arrivait de « descendre « (comme ils disaient). D’autres à l’inverse, toujours dans le rouge, étaient totalement désabusés, et se dévalorisaient totalement sur tous les plans.

D’autres stigmatisaient ceux qui avaient « les mauvaises couleurs » ou à l’inverse se voyaient stigmatisés et ils en souffraient beaucoup. J’ai même entendu dire des enfants : « lui, je ne peux pas l’inviter à mon anniversaire car il est rouge et maman ne veut pas inviter les enfants rouge ou « moi je ne veux pas jouer avec les enfants dans l’orage, ou alors « ha bon, il travaille bien G ? Pourtant il est lion noir » etc…).

Certains attendaient une récompense de leurs parents, parfois disproportionnée, car ils avaient réussi une fois à être dans le vert, et toute la semaine, ils me faisaient un chantage affectif en me disant « maîtresse, s’il te plaît, mets moi dans le vert pour que je puisse avoir mon hélicoptère télécommandé, sinon, si tu me mets dans une autre couleur, je n’aurais rien, je serais si malheureux… ».

Je m’arrête deux minutes ici pour bien vous faire remarquer, que JAMAIS ces jeunes enfants (entre 5 et 7 ans donc) ne mettaient en correspondance leurs efforts personnels avec leurs couleurs. Non, c’est comme si cette couleur tombait du ciel ou plutôt de ma toute-puissance de Maîtresse… mais… même pas en fait, ils ne m’en voulaient jamais de les mettre dans une mauvaise couleur, mais ils vivaient ça comme une malédiction indépendante de leur comportement, sans-doute parce qu’il savaient intuitivement que ce système n’avait pas de prise sur leur comportement et ne les aidait en rien à en changer. C’était très troublant car pourtant, moi comme leurs parents, leur expliquions que ces couleurs ne dépendaient que d’eux mais ces jeunes enfants savaient sans-doute que c’était un leurre, que ce n’était qu’une théorie pédagogique de plus, même s’ils ne pouvaient le formuler. De toutes façons, il est évident que ce système est mis en place trop tôt par rapport à leur jeune âge.

Puis, il y avait les enfants qui étaient sanctionnés à la maison pour leurs « mauvaises couleurs ». Ce pouvait aller d’une punition classique (privé de télé, de jeu vidéo) à des fessées et autres punitions physiques.

Quand je découvris cela, ça me bouleversa car j’avais bien expliqué aux parents, que cette échelle n’était en aucun cas une sanction, mais juste un reflet du comportement de leur enfant dans la classe, et que seule une discussion était nécessaire. Mais certains parents allaient au-delà de mes préconisations et c’est justement ça qui est un effet pervers de ces tableaux de comportement et de cette bienveillance, que voudrait inculquer l’Education Nationale.

Beaucoup de parents ne savent pas gérer la bienveillance dans l’éducation, et je dois admettre que c’est effectivement extrêmement complexe.

Bref, c’est encore un autre débat, mais disons que si on est responsable de ce qu’il se passe dans notre classe, on ne peut surveiller ensuite ce qui se passe à la maison.

Mais pour ma part, étant très fermement opposée aux fessées, il était hors de question que je donne des billes aux parents, par le biais de ce système de couleurs, pour qu’ils en donnent à leurs enfants. J’avais l’impression, avec mes couleurs à signer, d’être responsable des punitions des enfants. Cela m’attristait et m’angoissait beaucoup et très vite, en grande section, après qu’une petite élève m’eut rapporté une très sévère et douloureuse punition après un point rouge, j’ai arrêté ce système et je n’y reviendrai plus.

Je suis revenue à un système classique et qui marche : une action entraîne une petite réaction éducative immédiate. Je suis juste retournée au BON SENS en somme, celui qu’on finit par oublier avec toutes ces théories éducatives.

Un élève bavarde, tape, ne met pas ses chaussures alors que tout le monde l’attend etc : Et bien je lui fais une petite remontrance immédiate. Si j’étais encore en Ce1 je donnerais sans-doute quelques punitions écrites, à l’intérieur de la classe.

Car ce qui se passe à l’école doit rester à l’école. J’estime que l’enfant est sous ma responsabilité éducative quand il est avec moi. C’est plus confortable pour les parents et comme ils connaissent mes valeurs, ils me font confiance.

Et oui, les parents ont besoin de faire confiance au professeur, car c’est difficile (sinon impossible) pour eux de devoir gérer l’éducation de leur enfant quand il est dans la class. Ils n’ont pas de prise sur leur enfant à ces moments là, et ces systèmes de couleur les angoissent sans leur apporter de solution. Car l’enfant est incapable d’expliquer pourquoi il est dans telle ou telle couleurs, puisque tout ceci reste bien subjectif… et que les faits remontent à plusieurs jours. Or il ne faut pas punir un enfant à retardement. Une punition non comprise ou tardive, n’a aucune valeur éducative, au contraire, elle est particulièrement nuisible. On fait attendre l’enfant toute la semaine pour avoir sa punition le week-end ? Système sadique quand on pense, d’où le stress des enfants chaque vendredi.

Bien-entendu, s’il y a un gros souci de comportement global de l’enfant, je prends RV avec les parents et on discute d’adultes à adultes. Et on cherche des solutions ensemble.

Mais la gestion de classe au quotidien reste mon boulot, et il n’y a aucune raison que j’en charge la responsabilité sur les parents de mes élèves.

33 réflexions au sujet de « Les tableaux de comportement »

  1. Merci pour ton article… La maitresse de mes grands est en phase avec toi : elle ne parle pas souvent des sanctions qu’elle a pu prendre en classe contre l’un ou l’autre… Pour elle ce qui se vit en classe reste en classe. Certains parents n’aiment pas cela, mais j’ai été habitué par l’assistante maternelle qui m’a toujours dit que mes enfants avaient aussi besoin d’une bulle à eux dans laquelle les parents ne sont pas impliqués directement pour pouvoir grandir

    Aimé par 1 personne

  2. L’institutrice de mon fils de 4 ans a commencé a utilisé ce système en milieu d’année avec une touche en plus, à la fin de la classe elle affiche le noms de tous les enfants qui ont été sanctionnés devant la porte de la classe à la vue de tous… Mon petit garçon qui est assez énergique mais discipliné a changé de comportement depuis la mise en place de ce système et pas en bien malheureusement. J’ai, grâce à votre article, décidé de ne pas tenir compte de ce système en rentrant à la maison. S’il veut me parler de ses « bêtises », je suis à l’écoute mais pour le reste si son institutrice ne vient pas m’en parler ou ne me laisse pas de mots dans le journal de classe, je la laissé gérer ça en interne avec ses élèves bien que je désapprouve totalement ce système que je trouve anti-pédagogique. Et il est si jeune aussi, 4 ans!!!

    Aimé par 1 personne

    1. C’est effectivement très dur d’afficher ainsi les enfants… Et vous avez bien raison de laisser l’instit gérer ça en interne. En surveillant du coin de l’œil que votre enfant ne soit pas en souffrance…

      J’aime

  3. Bonjour et merci pour votre article qui me conforte dans le fait que je suis contre cette méthode de couleur. Mon fils est en grande section de maternelle, et cette année ils ont instauré cette méthode à la deuxième semaine de rentré. Mon fils c’est retrouvé dans le rouge lundi ( je précise que je n’était au courant de rien car j’ai reçu le cahier que trois jour après) le mardi il a refusé d’aller à l’école disant qu’il avait mal au ventre et à se traîner par terre. Je ne l’ai pas forcer car j’ai senti sont mal être. Et en voyant cela aujourd’hui je comprend tout de suite pourquoi il n’a pas voulu y aller. J’ai mal pour mon fils qui est un gentil garçon mais extra émotif. Je refuse d’entendre parler de cela en sortant de l’école et je n’y tiendrai pas compte mais je resterais à l’écoute de mon fils. Merci

    J’aime

    1. Je suis vraiment désolée pour votre fils… Dans ce cas, comme il est impossible de s’opposer à l’organisation de la maîtresse (sachant qu’en plus, on nous présente cette méthode comme quasi « bienveillante »…), il faut rassurer votre fils, qu’il sache qu’il ne sera pas mal reçu à la maison avec ces couleurs, mais surtout qu’il peut en toute confiance en discuter avec vous.

      J’aime

  4. Je n’ai qu’un mot à dire : merci merci merci. Cela fait longtemps que nous doutons de ce système avec mon mari. Nous avons 3 enfants et notre aîné, en ce1 maintenant, subit ce système depuis ses 3 ans !! Ce système n’est pas applicable à tous les enfants. Il est stigmatisant et démoralisant… Mon 2ème garçon qui est en grande section n’a aucun problème de comportement… Ce qui prouve que ce n’est pas qu’une question « d’education parentale « . Vous n’imaginez pas les tensions que ce système engendre au quotidien dans les familles : vous pensez bien que l’on accueille pas notre enfant avec des fleurs si il est dans le rouge !! Cela entraîne même des tensions dans les couples car on se dit que s’il y a un problème à l’école c’est de notre faute…
    Bref, pitié, arrêtons ça !!

    J’aime

    1. C’est un véritable souci car cela semble devenir vraiment une institution dans toutes les classes, et j’espère vraiment que les autres professeurs vont bientôt s’apercevoir que non seulement ce n’est pas efficace, mais que c’est dommageable pour les enfants et les familles. Malheureusement, pour l’instant, c’est ainsi que les professeurs sont formés par les conseillers pédagogiques qui conseillent ces panneaux. Bon courage avec vos enfants, et tentez de prendre du recul et surtout n’hésitez pas à rencontrer les maîtresses pour discuter avec elles, avec courtoisie, de l’attitude de vos enfants.

      J’aime

  5. merci; enseignante je hais ce système qu me semble relever d’une époque lointaine des plumes et encrier. Je l’ai utilisé sans me sentir à l’aise; je pense qu’il évite toute réflexion pédagogique et éducative, ce qui est pourtant notre métier…

    Aimé par 1 personne

  6. une nouvelle version mise à ma connaissance par mon fils hier et avec beaucoup d’interrogations ( il est en CE2) « Maman , pourquoi on commence tous les jours tous dans le rouge?  » Il a une maitresse beaucoup dans la maitrise et qui crie énormément dans la classe , même pour un capuchon tombé à terre. Elle a donc imposé cette méthode revue par elle et d’un gout douteux. Tous les enfants commencent la journée dans le rouge , ils remontent dans le vert pour des raisons que mon fils n’a pas su me décrire , un peu au bon vouloir apparemment …il est rassuré de finir dans le vert mais ne sait pas comment , seulement croit-il qu’on peut redescendre pour une règle tombée à terre ! ou si on est trop long à faire un exercice .Si la maitresse en effet est maître en son domaine, n’est-il pas là quand même quelque chose d’un peu plus pervers même que le sentiment que vous décrivez de votre expérience?

    J’aime

    1. Alors effectivement c’est la première fois que j’entends parler de commencer dans le rouge, et je suis un peu étonnée… C’est partir du postulat que les enfants sont difficiles, je trouve ça vraiment perturbant pour eux. Il serait bien d’en discuter avec la maîtresse pour comprendre son projet…

      J’aime

  7. MERCI A VOUS .JE SUIS MAMAN DE 2 GARÇONS CP ET CE1. ALORS LE TABLEAU DE COMPORTEMENT EST UNE HORREUR POUR MOI L’UN A UNE HYPERACTIVITÉ MOTRICE ET BIEN SURE TOUT LE TEMPS DANS LE ROUGE CAR LA MAITRESSE L’UTILISE A TOUT VA POUR SE FAIRE OBEIR DONC SON ETAT EMPIRE!!ET L’AUTRE EN CE1 A DES DIFFICULTES DE COMPREHENSION ET IL DESCEND SON ETIQUETTE A CHAQUE FOIS QU’IL NE FINI PAS UN EXCERCICE ASSEZ VITE.BONJOUR L’HUMILIATION DEVANT SES AUTRES CAMARADES MAIS C’EST UN ENFANT TRES CALME.J’AI EU BEAU CRIER HAUT ET FORT QUE SE TABLEAU NE SERT A RIEN ET QUE LES MAÎTRESSES S’EN SERVENT POUR MENACER LES ENFANTS ….D’APRES LA DIRECTRICE C’EST FAUX ET QU’ELLES UTILISENT POUR FAIRE RESPECTER LES REGLES DE VIE……MERCI POUR VOTRE TEMOIGNAGE C’EST EXACTEMENT CE QUE J’AI EXPLIQUE A LA DIRECTRICE ….DOMMAGE QUE VOUS NE PUISSEZ PAS LE TRANSMETTRE AUX AUTRES MAITRESSES .MERCI

    Aimé par 1 personne

  8. Bonjour,
    Je suis PES, et je suis tombée sur votre article lors des recherches pour mon mémoire sur la bienveillance et la gestion de classe en maternelle. Je travaille sur les effets néfastes des systèmes sanction/récompense et des tableaux de comportement.
    Du coup, votre article fait vraiment écho à ce que je vis dans ma classe!
    Connaîtriez vous des recherches scientifiques allant dans ce sens? De plus je dois mettre en place une expérimentation en classe, mais je ne sais vers quel modèle me tourner pour allier bienveillance et gestion de classe (on m’a parlé de la pédagogie institutionnelle…) Si vous avez des lectures à me conseiller, je suis preneuse!
    D’avance merci!
    Emeline

    Aimé par 1 personne

    1. Bonjour Emeline, alors j’ai cherché des études sur les tableaux de comportement et je n’en ai pas trouvées, ni qui aillent dans un sens ni dans un autre. C’est à dire que j’ai lu beaucoup d’articles de blogs d’instits qui expliquent leur échelle de comportement mais il n’y a pas ensuite de retour sur l’efficacité de ces tableaux, du moins pas de retour chiffré et un tantinet « scientifique ». Je ne sais pas où trouver cela et s’il existe un rapport quelque-part qui évaluerait de la façon la plus précise possible, l’intérêt ou pas, d’une méthode de gestion du comportement avec des tableaux. Peut-être à fouiller dans des rapports de conseils d’école ? Mais je ne sais pas comment on peut y avoir accès, il faudrait demander à votre Inspection Académique peut-être. Pour la pédagogie institutionnelle, je sais que certains instits en élémentaire disent avoir du succès avec les ceintures de comportement, issues de la méthode Freinet. Il y a également les conseils de classe qui peuvent s’organiser pour discuter des comportements gênants de tel ou tel élève. J’avais pratiqué cela une année avec des CE1 et c’était une expérience intéressante mais à manier avec précaution (car les élèves peuvent être plus durs que la maîtresse…). Pour vous, je vous conseillerais d’abord de tenter les ceintures de comportement, si vous êtes en Elémentaire. Vous avez plusieurs blogs de profs sur internet qui explique très bien cette méthode. Pour la maternelle, je reste persuadée qu’il faut avant tout faire agir son bon sens et sa capacité immédiate à répliquer à un enfant contrevenant. Il est important de déterminer avec eux des règles de vivre ensemble mais ensuite, c’est au coup par coup, par un petit rapport à l’ordre verbal, que les choses doivent s’expliquer. En maternelle, mieux vaut ne pas organiser un tableau de comportement pour tous les élèves, mais il est possible pour un élève particulièrement agité d’avoir un système de « sourires ». Après RV avec ses parents, un petit exposé des soucis rencontrés par cet élève et leur accord, vous pouvez décider de donner à la fin de la journée, à cet enfant, un petit « sourire » (petit carton en sourire, petit papier collé sur une feuille etc…) pour le féliciter d’une bonne journée avec un bon comportement. Ce système a pour but de l’encourager et il faudra toujours insister auprès des parents que ce système n’est pas là pour le punir en cas de journée sans sourire… je propose donc cette pratique seulement si l’on sent les parents de l’élève en pleine compréhension de celle-ci et attachés comme nous à la pédagogie positive. Sinon, si l’on sent des parents nerveux ou dépassés, il vaut mieux gérer les difficultés comportementales de l’enfant en interne, en attendant de les convaincre du bienfait d’une éducation bienveillante.
      Je ne suis pas certaine de répondre à vos questions de manière très suffisante et te m’en excuse. En effet, pour ma part, je ne souhaite pas pour l’instant tester un nouveau système de gestion du comportement, car mon expérience dans l’Education, que ce soit pour mes enfants ou pour mes élèves, me fait plutôt penser qu’on doit sortir des systèmes. Certes il s’agit de définir des règles de vie que chacun doit connaitre et respecter, mais évaluer systématiquement chaque comportement, même en positif et à fortiori en négatif, attribuer ensuite des barèmes de récompenses ou de sanctions, me paraît pesant et lourd au quotidien pour l’éducateur comme pour l’enfant. Je préfère la souplesse et la possibilité de m’adapter à chaque enfant et à chaque situation. Cela nous laisse beaucoup plus de latitude dans notre acte d’éducation, suivant le contexte. Je vous souhaite beaucoup de courage pour votre mémoire, Emeline, et beaucoup de bonheur dans votre classe avec vos élèves, le bonheur d’enseigner et d’éduquer ! Car l’un ne va pas sans l’autre !

      J’aime

      1. un système de récompense/punition (monétaire en l’occurrence) et ses effets :
        Gomez Person. indirid. Vol.23,No 2, pp. 305-316, 1997

        Cliquer pour accéder à s0191-8869_2897_2900031-720160519-4175-1ky1aqr.pdf

        Reward, punishment, and cooperation: A meta-analysis
        Doi:10.1037/a0023489
        https://ink.library.smu.edu.sg/cgi/viewcontent.cgi?article=1002&context=soss_research_all

        Analyses de différents systèmes de contrôle de comportement à l’école:

        Cliquer pour accéder à 27764553.pdf

        Managing School Discipline and Implications for School Social Workers: A Review of the Literature
        Mark Cameron
        https://watermark.silverchair.com/28-4-219.pdf?token=AQECAHi208BE49Ooan9kkhW_Ercy7Dm3ZL_9Cf3qfKAc485ysgAAAkMwggI_BgkqhkiG9w0BBwagggIwMIICLAIBADCCAiUGCSqGSIb3DQEHATAeBglghkgBZQMEAS4wEQQM0SoaI7WnIarBgtA0AgEQgIIB9oJklU0QRiAN87joaUEGdz-HbmyuFvV1_ciQqUfqcowKJeaaNapcNCNNBBy2Ykiy9cVUUCsLmwOMY-OexSHbziAN3zx1nRf5B9d7m9T1s6SAY6y4S1V_S6wj6leAWmYtiS4Dp3OjPVEOmXR2kstVOz9MbEuiY3DzXY5z3cv2ymdFyhON9tNJogLxKLr9ltQgjYzsfatz2Xcz6uuGA7-AjDxIvh9hXCLC7i_f3-TM4zBqZ5wOj1UDWIC6kbUKeoEUAJkNi0OIW4wxBb2AzNLoE9ZUhRN_vLuo9n3C8A3GOrSTfvzOLaaeP3BVClRq3ayaJXDNbYtOUcOW0lqoU2DgpgdcPCHVk_S3YNpJKs1FFc68yjXR28ooeRSshf2XEFpHshn31ahtxaYsM2vHZlxQB-bJs3efQDug368sJxBWhvjsSU72IUiKWPx1rIfjB9ijzKaJWYeLVnGCjvwpsh09K6C5a4zXWftxaLpUiYZiTWrhZEue7FEMEhegDIF3JnUSXIh4uctaeuh6Y9hk45CKnfZbVUyn1WAzP9PbScQZGUiaALjzV_Gh5osk6byLssyQxdWfMo22iW0Oj3QhJnzCLPSr_Z_UEY0YVfdH1wNZm4LOqut8SeukmwVm5NcULP186-bI1MbICdFb16tt_aJshjhXAL5uiCs

        Pour une critique grand public du behaviorisme appliqué aux enfants, voir le chapitre sur Skinner dans C Gonzalez « serre moi-fort » en VF

        De ce que j’ai compris rapidement des articles ci-dessus: le système punition/récompense a un effet momentané sur le comprtement de l’enfant, mais des consésquences plus négatives à terme (augmentation des comportements non souhaités, pb d’image de soi, engagement moindre dans l’apprentissage…) et il est hautement susceptible de biais liés à la perception de l’enseignant (couleur, sexe, classe sociale…)

        Désolé pour la longueur des liens, pour accéder aux pdf. Il est possible de passer par scihub pour télécharger les articles.

        J’aime

      2. Merci beaucoup pour tous ces liens que je prendrai le temps de consulter et qui intéresseront Emeline aussi certainement. Je ne suis pas très étonnée de votre résumé…

        J’aime

      3. Merci pour votre réponse! C’est très gentil d’avoir pris autant de temps. Je vous tiendrai informée de mes trouvailles. Mais étant en MS de maternelle, effectivement le bon sens me paraît le plus adapté.

        Aimé par 1 personne

  9. Bonjour je viens de lire votre article et cela me conforte dans l idée que ces tableaux de couleurs n ont pas leur place dans une classe ni même ailleurs ! Mon fils est en petite section dans une toute petite école où justement à la rentrée de janvier le directeur a mis en place ce dispositif. Je souhaiterai l en dissuader car je ne suis pas du tout d accord mais comment? les parents d élèves ont ils suffisamment de pouvoirs ?

    J’aime

    1. Bonsoir Lionel, je pense que dans un premier temps vous pouvez en discuter avec le directeur de votre école mais s’il vient de mettre ce système en place, c’est qu’il espère des résultats, et il ne le retirera pas immédiatement. Pour vos « pouvoirs » de parents d’élèves, vous pouvez en discuter avec l’association des parents d’élèves (si elle existe dans votre école) et mettre la question du tableau de comportement à l’ordre du jour du prochain conseil de classe, en demandant une évaluation de ce tableau au bout de plusieurs mois. Vous ne pouvez pas vous opposer activement à ce tableau, aussi je vous conseille de procéder ainsi avec votre petit garçon. Vous signez en fin de semaine et faites un très léger commentaire (si vous n’en faites pas, votre enfant sera encore plus perdu). Vous réagissez à minima. S’il est dans une mauvaise couleur, vous dites « oh c’était difficile pour toi cette semaine ». Si votre enfant est classé systématiquement dans une mauvaise couleur, il faudra rencontrer son professeur pour comprendre le problème, sans alerter votre fils outre-mesure. Mais je ne vous conseille pas de vous opposer activement aux pratiques de l’école, car cela risque de vous donner une mauvaise image de parent des le départ et cela peut être préjudiciable… Mieux vaut engager le dialogue. Nous les profs cherchons tout le temps des nouvelles solutions pour faire bien fonctionner notre classe et l’instauration d’un tableau de comportement n’est pas signe d’un mauvais prof mais d’un prof qui cherche à mieux faire, en espérant qu’il verra vite de lui même les défauts de ce système…

      J’aime

  10. Merci pour votre réponse, j ai rendez-vous ce vendredi 18 janvier avec le directeur je vais suivre vos conseils en espérant qu il m écoute malgré tout. Ma mère était professeur des écoles pendant 30 ans et elle a prit sa retraite en 2011, elle est effarée par ce système répressif… C’est elle qui m a fait lire votre article !

    Aimé par 1 personne

  11. Chère collègue j’ai toujours détesté ce genre de système à la vue de tous et surtout de plein de gens qui n’ont pas à mettre le nez dans mes histoires entre moi et un élève turbulent.
    Pour ma part, certaines années j’ai eu des élèves si agités que la classe entière en souffrait, c’était devenu si quotidien que même lors des absences de ces individus les bêtises faites étaient aux dires des autres enfants faites par eux ( à distance !?! Alors là c’était vraiment leur donner des pouvoirs de sorcellerie)… Trêve de bêtises.. Pour ces enfants j’ai instauré un dialogue en proposant un contrat. Tous les jours, l’enfant devait faire attention à un point, genre : aujourd’hui je ne tape pas d’enfant mais je viens dirr quand je me sens trop énervé, aujourd’hui je ne crie pas quand les autres ont la parole…. Et moi je m’engageais à ne regarder que cela de son comportement… En fin de journée on remplissait ensemble la case du jour avec l’intitulé du défi avec la couleur rouge, non réussi, orange à progresser et vert réussi.. En aucun cas les autres parents ou enfants ont su ce deal que nous avions. En fin de semaine, nous faisions le point sur les résultats avant de faire signer le contrat par les parents du dit-élève..
    Quel plaisir au bout de deux semaines de voir que du vert et de pouvoir complexifier les défis à la fin du mois en mettant également des défis en apprentissage du style, je récite la poésie à la maîtresse… Puis devant les copains.. L’enfant s’est reapproprie l’ecole et les attendus petit à petit. Avec des petits gestes tout simples qui lui parlent plus que  » calme toi, sois gentil ou tu es insupportable ».
    Parce que parfois savoir ce que l’adulte veut de nous, c’est pas inné.

    Aimé par 1 personne

    1. Merci c’est très intéressant comme système et intelligent de ne se concentrer que sur un seul point à la fois ! J’essayerai sûrement ce genre de contrat, que je ne connaissais pas, et qui est évident en sommes. Progresser petit à petit… Nous le demandons bien dans les apprentissages, cette progressivité, alors cela peut se faire aussi dans le comportement.

      J’aime

Répondre à Caroline Annuler la réponse.